A 86 ans, le maître zen Thich Nhat Hanh incarne la pleine conscience : une manière vivante de nous relier à nous-même et à ce qui nous entoure, afin de transformer notre rapport à ce qui est. Il sera à Paris-La Défense en septembre pour deux jours de conférence exceptionnelle.

Ca y est, les vacances se terminent… Pas envie de recommencer cette vie de fou, à courir, pleins d’angoisse, tiraillés entre les études ou le boulot, les parents, les enfants, les amis, le besoin de réussite sociale ou la hantise de sombrer – chômage, inflation, crise, stress – happés par un système qui nous demande d’aller toujours plus vite, en digérant toujours plus d’infos. « J’ai tant couru après la vie qu’elle m’a toujours échappé,écrivait Eugène Ionesco, je n’ai pas été en retard, ni en avance, je ne l’ai jamais rattrapée pourtant : c’est comme si j’avais couru à côté d’elle ». Est-ce une fatalité ? Le maître zen Thich Nhat Hanh nous propose de vivre différemment : en réapprenant à savourer l’air que nous respirons, la nourriture que nous mangeons, les pas que nous faisons sur cette terre. « Tout ce que vous faites doit vous procurer de la joie, du bonheur, dit-il. Ne sacrifiez pas le but pour le moyen. » 


Utopique, cette vision ? Thich Nhat Hanh n’a rien d’un moine éthéré. Il a forgé la pratique de la pleine conscience en choisissant la voie du pacifisme durant la guerre du Vietnam. Forcé à l’exil en 1966, proposé au Prix Nobel de la Paix par Martin Luther King en 1967, il s’est installé en France en 1969. En 1982, il a fondé dans le sud-ouest, non loin de Bordeaux, le Village des Pruniers, une communauté bouddhiste qui accueille chaque année des milliers de gens venus du monde entier en quête de pleine conscience, une denrée rare par les temps qui courent. 

La pleine conscience consiste à ramener notre corps et notre esprit dans le moment présent, pour que notre vie puisse s’y déployer dans toute sa plénitude. « Le seul moment où l’on est vraiment présent, où l’on peut toucher la vie, c’est le moment présent, l’ici-et-maintenant » dit Thich Nhat Hanh. Il ne s’agit pas de rhétorique, mais d’une pratique régulière, qui se traduit par la production d’une énergie. Cultivée, entretenue, développée, l’énergie de la pleine conscience modifie le rapport au temps, et donc, la qualité du moment vécu. La respiration, la méditation, le regard profond, sont des clés qui nous permettent d’accéder à un espace de paix et de stabilité en nous-même. Dans cette énergie, nous pouvons apprendre à instaurer un rapport différent à nos émotions. 

C’est donc une révolution personnelle que nous propose Thich Nhat Hanh. C’est aussi un préalable pour répondre aux défis sociaux et écologiques que l’humanité affronte aujourd’hui car « nous devons nous guérir nous-mêmes avant de guérir la planète. » Selon lui, toutes nos pensées, toutes nos paroles, ont une influence sur notre environnement. « Quand les gens, ici aux Pruniers, commencent à regarder en face leur souffrance et à la transformer, pour moi c’est un éveil collectif qui se répand, souligne soeur Chân Khong, son indéfectible soutien. Quand une femme divorcée rentre chez elle, elle sait comment faire pour ne plus faire la guerre à son ex-mari, de sorte que lui aussi se sente connecté. L’éveil est progressif et collectif. Il entre dans chacune de nos cellules et touche les autres. » 

Par contagion, la paix que nous cultivons en nous se répand sur ce qui nous entoure. Le maître zen Thich Nhat Hanh sera à Paris-la Défense les 15 et 16 septembre prochain pour deux conférences sur les thèmes de la pleine conscience et de l’éthique globale, ainsi qu’une grande marche méditative et des ateliers de relaxation et de partage. « La marche méditative que nous prévoyons de faire à Paris-La Défense peut aussi toucher les gens et être un début d’éveil » souligne soeur Chân Khong. Une occasion en or, en cette rentrée, d’amorcer le changement. 

évènement à découvrir sur le site : tnhathanhparis2012.f