Cependant, ce n’est plus l’Etat, soit le peuple, qui crée la monnaie du pays. Ce pouvoir énorme et anciennement droit régalien(1) a été cédé dans sa majeure partie au système bancaire privé.

L’argent n’a plus aucune contrepartie en or. A cause de cette ancienne équivalence et de sous-information, l’argent reste perçu comme une ressource rare et exogène qui peut faire défaut à la collectivité. Cette rareté est en réalité organisée de l’intérieur.

L’argent actuel est créé à partir de rien (ex-nihilo) par les banques : il est créé par simple jeu d’écriture comptable lors de la demande d’un crédit. L’essentiel de la masse monétaire existante est ainsi issu de l’endettement privé et public envers les sociétés bancaires. Sans dettes, il n’y aurait plus d’argent en circulation.

Cet argent créé est ‘loué’ à la société : le prix de location en est l’intérêt bancaire. Le coût social de ces intérêts est répercuté à tous les stades de la production, et représenterait selon certains économistes en moyenne 30-40% du prix des produits hors taxe(2).

Si le système bancaire crée l’argent nécessaire à rembourser le capital, il ne crée par contre pas celui nécessaire au remboursement des intérêts liés. C’est ainsi que nous sommes collectivement engagés dans une spirale infinie de nouveaux crédits-remboursements pour payer ces intérêts sur les emprunts passés. C’est aussi ainsi qu’il y a transfert perpétuel du travail vers le capital.

La croissance économique et l’endettement public pourraient être, pour ces raisons, des obligations structurelles de notre système monétaire actuel.