Chers amis,

Les informations éparses recueillies depuis 2 ou 3 ans sur le système financier se sont subitement assemblées en un puzzle cohérent qui prend tout à coup les allures d’une toile d’araignée gigantesque, qui s’étend inexorablement, dans laquelle le monde, c’est-à-dire NOUS, est en train de se faire piéger.

En tant que citoyenne consciente et responsable, je me sens poussée par l’indignation à vous partager ma compréhension – très synthétique-, car c’est en évitant de se noyer dans les détails qu’on voit clair…

Monique

HOLD UP PLANÉTAIRE - DÉMOCRATIE VOLÉEIl existe 2 sortes de monnaie largement répandues : la fiduciaire (billets – pièces de monnaie et l’or) et la scripturale née d’une écriture (réelle ou électronique)

La fiduciaire (5% du total) est émise par les Banques centrales (organismes étatiques) ; la scripturale naît au moment de la création d’une dette : elle n’est pas le transfert du dépôt d’un client vers un emprunteur comme on nous le laisse croire (« L’argent dette de Paul GRIGNON» http://www.bankster.tv/argentdette_bd.pdf) ou celle plus courte :…http://www.youtube.com/watch?v=jxhW_Ru1ke0

Elle constitue 95% de la circulation monétaire. Il s’agit bien de création de monnaie basée sur la promesse de remboursement de l’emprunteur, « garantie » par la réserve fractionnelle cad. par un dépôt d’or ou de devises (le dollar principalement) dont le ratio est de 1 pour 10 et peut aller jusqu’à 30 et plus !Les banques prêtent de l’argent qui, non seulement ne leur appartient pas, mais qui n’existe pas. !. Il existera au moment où l’emprunteur viendra le rembourser ; c’est donc le travail de l’emprunteur qui est la véritable source de l’argent, mais, comme en plus, on lui réclame un intérêt, il lui faut le trouver dans un surcroît de travail (d’où la nécessité de croissance !) ou l’enlever à d’autres (d’où la pauvreté croissante des uns et la richesse croissante des autres).

1 – Les dettes souveraines ou l’endettement des pays « démocratiques »

La création de monnaie était jadis du pouvoir exclusif de l’Etat (droit régalien), qui devait surtout se préoccuper d’éviter l’inflation.

* Cela a commencé à changer en Angleterre (1694) où le pays au bord de la faillite a dû octroyer aux changeurs privés en échange de leur aide, le pouvoir de créer la monnaie, de le lui prêter avec intérêts et de garantir ses dettes par les impôts. Depuis lors, en Occident les impôts ont pour mission principale la couverture des emprunts et surtout le paiement des intérêts.

* La 2° date importante est 1862 où Lincoln, alors Président de ce qui est encore une colonie britannique et en guerre de Sécession contre le Sud, demande l’aide des banquiers de Londres pour financer ses achats d’armes et devant les 30% d’intérêts qu’on lui réclame, décide de créer sa propre monnaie : – Les Greenbacks », monnaie papier ; elle est basée uniquement sur la confiance et ça marche : la gratuité et l’abondance ouvrent la route à la prospérité !

Lincoln est assassiné 3 ans plus tard l (voir « Le dollar monnaie de singe)

* EN 1913, sous la pression de Rothschild et Rockefeller, le Président Wilson accorde aux banquiers privés réunis dans la FEDERAL RESERVE BANK le droit de créer la monnaie et de la prêter à l’Etat, moyennant intérêts : – c’est le début de l’instauration des impôts aux USA !J’apprends aujourd’hui qu’il s’est agi d’un bail emphytéotique à échéance le 23.12.2012. – (« Le dollar, une monnaie de singe »)

* En 1963 John F. Kennedy tente d’abolir ce droit par un décret présidentiel : l’Executive Order 1110 : il est assassiné le 22 novembre 1963 et bien sûr son successeur s’est bien gardé de le promulguer.

* En 1973, le Gouvernement français (Giscard d’Estaing, Président) accorde aux banques privées ce même droit : c’est depuis ce moment, que l’Etat français paie des intérêts sur sa « dette » c’est-à-dire son propre argent ! Le calcul des intérêts depuis cette date jusqu’à ce jour se monte à 1.400 milliards d’euros et le montant de la dette française se monte à 1.500 milliards d’euros. C’est ce qu’on appelle « dette souveraine ». Ce qui est vrai de la France l’est pour tous les autres pays dits démocratiques. – En Belgique, ils se montent à 15 milliards d’euros par an…- (RTBF journal parlé du 25/11/2011 -8h) ; et dire qu’on cherchait désespérément 11milliards trois !

*Cette règle est maintenant bétonnée dans les Traités de Maastricht (art.104) et Lisbonne (art.121) où il est expressément interdit aux banques centrales des pays membres et à la Banque Centrale européenne de prêter aux Etats. Ces Traités ont été approuvés principalement par voie parlementaire, sans consultation populaire et surtout sans explication. La France l’ayant rejeté par referendum se l’est vue imposée par un vote parlementaire (voir « L’Europe volée) Par contre, il n’est pas interdit à la Banque européenne d’aider les banques en leur rachetant leurs emprunts « toxiques » !- Un comble : interdiction d’aider les Etats mais pas les banques ….(voir l’Europe volée)

2 – L’endettement des pays en voie de développementCe processus d’endettement des états dits « démocratiques » par l’usurpation légale du droit de créer la monnaie s’est accompagné d’une st
ratégie d’endettement des pays en voie de développement par des moyens plus rusés très bien décrits dans le livre « Confessions d’un assassin financier »

Les USA proposaient à ces pays des projets importants d’ingénierie et de construction avec des prêts en conséquence, en faisant miroiter, au moyen de rapports financiers frauduleux, les bénéfices qui s’ensuivraient et qui devaient leur permettre de rembourser la dette. En fait, ces « business plan » étaient truqués et les retours étant toujours insuffisants, on proposait alors des rallonges de prêts assorties de garanties de plus en plus importantes allant jusqu’à la confiscation de richesses minières (Birmanie – Nigeria par ex.) où d’accords politiques et le piège se refermait.

Certains pays ont vu clair dans le stratagème : En Equateur, le Président Jaime ROLDOS, après 10 années d’appauvrissement de son pays grâce à « l’aide » américaine : (le niveau de pauvreté officiel est passé de 50% à 70%, le sous-emploi, c’est-à-dire le chômage, de 15% à 70% et la dette publique de 240 millions à 16 milliards de dollars), tenta de rétablir un nouvel accord avec les sociétés pétrolières ; il mourut dans un accident d’hélicoptèreen 1981 manifestement commandité. Le Président du Panama Omar Torrijos fut assassiné la même année. En Irak, Saddam Hussein tenta de refuser le paiement de son pétrole en dollars et d’exiger de l’Euro : on connaît son sort et celui de son pays. La Libye avait le projet de faire sortir l’Afrique de l’emprise du FMI et de créer une monnaie africaine : on sait ce qui lui est arrivé. A chaque fois, l’attaque a été justifiée par l’objectif d’introduire la démocratie !

« En dernière analyse, selon Perkins, l’empire global dépend largement du fait que le dollar est la principale monnaie internationale. Ainsi les Etats-Unis prêtent de l’argent à des pays comme l’Equateur tout en sachant très bien que ces derniers ne pourront jamais le rembourser. En fait, ils ne veulent pas qu’ils paient leurs dettes, puisque c’est ce non-paiement qui leur procure une influence sur ces pays. Dans des conditions normales, les Etats-Unis risqueraient de finir par épuiser leurs propres fonds, car aucun créancier ne peut se permettre d’avoir trop de débiteurs qui ne le remboursent pas. Mais nous ne sommes pas dans des conditions normales. Les Etats-Unis émettent des billets qui ne sont pas couverts par de l’or. En fait, cette monnaie n’est couverte que par la confiance internationale dans l’économie américaine et dans la capacité des Etats-Unis à gérer les forces et les ressources de l’empire global – si nécessaire, par la force – de façon à ce qu’elles servent leurs intérêts.

Tant que le monde acceptera le dollar comme monnaie internationale, l’énorme dette publique des Etats-Unis ne posera aucun problème sérieux à la corporatocratie. Toutefois si jamais une autre monnaie venait remplacer le dollar et que certains créanciers des Etats-Unis (le Japon ou la Chine, par exemple) décidaient de réclamer leur dû, la situation changerait dramatiquement. Les Etats-Unis se trouveraient soudain dans une situation très précaire. »

3 – L’endettement des petites gens : la crise des « sub-primes »La même stratégie d’endettement, mais cette fois au niveau individuel, a été utilisée pour faire souscrire des prêts hypothécaires à des gens qui manifestement ne pourraient jamais les rembourser. (« subprime mortgage » signifie hypothèque où l’emprunteur n’offre pas les garanties suffisantes). On leur faisait signer le prêt en faisant miroiter un taux d’intérêt assez bas 6% les 2 premières années, (mais révisable très rapidement et pouvant monter jusqu’à 10% voire plus) et pour la grande majorité des prêts, seuls les intérêts devaient être payés, le capital n’étant remboursable qu’au bout de 30 ans, c’est-à-dire impossible à payer, ce qui fait que, de toutes façons l’établissement financier reprendrait la maison ! La perspective de plus value intéressante dans un marché en hausse achevait de les convaincre. Mais dès la 3ème année, la douche froide leur tombait dessus. Ces prêts regroupés en portefeuille (titrisés) étaient alors revendus à des investisseurs en quête de rendements « à 2 chiffres » La hausse des prix immobiliers due à l’engouement des acheteurs s’est vite retournée quand les acheteurs déficients ont été obligés de revendre et que plus personne n’achetait et les expulsions ont commencé : de 886.000 en 2006, elles n’ont cessé de grimper pour atteindre 4 millions en 2009 (total : 11,6 millions de 2006 à 2009).

Les établissements de crédits, après avoir engrangé des bénéfices fabuleux et distribués des dividendes à leur hauteur (les avoirs des 50 plus grandes banques ont quadruplé entre 1996 et 2007 alors que le PIB mondial n’augmentait que de 3,5% par an) voient souffler un vent de panique dès 2006. Plusieurs banques sont quasi nationalisées, c’est-à-dire que l’Etat fédéral reprend leurs crédits douteux mais laisse tomber Lehman Brothers (ses bénéfices sont passés de 75 millions de $ en 1996 à plus de 4 milliards en 2006) et c’est l’emballement qui gagne l’Europe car les banques détiennent pour plus de 8.000 milliards d’avoirs en $, ce qui représente entre ¼ et 1/5 de leur bilan. (ces informations sont tirées du livre « La crise de trente ans – la fin du capitalisme » de Henri Houben –Ed. Aden 2011). On a l’impression de se trouver devant un tsunami financier qui va finir par nous engloutir tous.

4 – Démocratie volée« Laissez-moi contrôler les finances d’un pays et peu m’importe qui fait les lois » Rothschild . « Il est plus profitable de détruire l’économie que de la soutenir » (Henri Houben op.cit.) Goldmann Sachs a fait ses meilleurs profits de la crise des subprimes : ils savaient ce qui allait arriver et l’ont tu. Goldmann Sachs a le pouvoir de couler l’économie de la Grèce avec les taux d’intérêt. Ils déclarent un état insolvable et les conséquences humaines sont terribles : nous sommes tous des otages de leur spéculation (17.000 milliards $ ont été perdus pour les épargnants américains) . Au 17ème siècle, les spécula
teurs étaient pendus ! Aujourd’hui, ils transforment tout en marchandises (ex. spéculation sur le blé- le riz x 3) jusqu’à épuisement et il n’y a aucun mécanisme dans la structure du pouvoir qui permette de se battre.

Comme « il est dans la nature du pouvoir d’en abuser » (Montaigne), les Constitutions ont été créées pour protéger les citoyens et mettre en place des contre-pouvoirs : c’est un droit qui s’impose à tous. Mais elles sont inopérantes, parce que, à part la Suisse, aucune n’y a inscrit le referendum populaire avec obligation d’obtempérer.

Les parlementaires élus des pays membres de l’U.E. n’ont pratiquement plus de pouvoirs car 85% des lois sont dictées par la Commission européenne. Et les Commissaires qui édictent ces lois, eux ne sont pas élus. C’est bien une démocratie volée.

On va droit dans le mur…

·       Le système d’intérêts oblige à la croissance pour trouver les ressources permettant de le financer, or nous vivons sur une planète finie et nous courons à la catastrophe écologique.

·       Les intérêts se justifieraient si le prêteur se privait de son bien. Mais lorsque l’argent est créé à partir de rien, l’intérêt ne se justifie plus, il peut être remplacé par une simple rémunération pour l’acte administratif d’écriture. Il n’y a aucune privation et si l’emprunteur ne rembourse pas, il n’y a qu’un manque à gagner.

·       Si les intérêts ne sont pas financés par la croissance ils ne peuvent l’être que par la spoliation d’autres individus, d’où émeutes et violences.

·       Les défauts de paiement permettent aux « banksters » de s’accaparer progressivement toutes tes richesses de la planète (qu’ils s’agissent de richesses minières, des terres agricoles -Afrique par ex.- ou des maisons familiales)

Que faire ?

·       Il est clair qu’il faut retirer aux banques privées le droit de créer la monnaie. Alors qu’il y a quelques semaines, aucun media n’osait même évoquer le fait de cette création – silence total- depuis une semaine, on parle clairement de permettre aux Etats de « monétariser » (débats sur France Inter le 28/11/2011) Mais par quel moyen l’obtenir ? Le referendum ? Encore faudrait-il réviser les Constitutions et expliquer clairement aux citoyens de quoi il s’agit. En tout cas, la Constitution américaine (Art.1 section 8) signée à la Convention de Philadelphie le 17.09.1787 stipule clairement que « l’émission de monnaie et le crédit sont au service de l’intérêt général et qu’ils appartiennent exclusivement au Congrès

·       La crise des subprimes aurait pu être endiguée si l’Etat Federal, au lieu de soutenir les banques défaillantes avait consacré la même somme à payer les dettes des emprunteurs privés qui auraient gardé leur maison (« La crise de trente ans » p.46) Pourquoi ne pas l’avoir fait ? Mystère…

·       Une réaction à petite échelle des citoyens qui s’organisent localement pour court-circuiter la monnaie et instaurer des échanges basés sur une monnaie localequi n’a de valeur que pour l’échange et ne rapporte aucun intérêt : il existe déjà près d’une centaine de monnaies locales en Europe

–    Changer de Banques : se diriger plutôt vers des Banques coopératives (Nef, crédit coopératif..)

Voir cette article :

https://www.tree2share.org/article-1567-des-milliers-d-americains-ferment-leur-compte-bancaire-en-signe-de-protestation/