16/10/2008 (Par Sandra BESSON) Le Brésil a choisi de tout miser sur la technologie et l’intelligence artificielle pour protéger sa forêt tropicale en Amazonie. La surveillance permanente de la zone par des satellites et autres capteurs devrait permettre notamment de réduire les taux de déforestation.
Lorsque le pilote d’un avion colombien transportant de la drogue a atterri sur une piste d’atterrissage clandestine dans la vaste forêt tropicale d’Amazonie, chacun de ses mouvements était surveillé depuis le ciel.
Guidée par un avion espion high-tech planant au-dessus des nuages, la police brésilienne a arrêté le pilote quelques minutes plus tard et a pu confisquer 300 kg de cocaïne.
La police espère que cette prise, qui a eu lieu il y a quelques semaines, permettra bientôt de démanteler la totalité des cartels internationaux.
Nous ne pouvons pas être partout, la région est gigantesque. C’est pourquoi nous avons besoin de l’intelligence et de la technologie pour concentrer nos ressources.
Confronté à une pression internationale croissante au sujet de la préservation de l’Amazonie, le Brésil mise de plus en plus sur la technologie pour lutter contre les activités illégales, telles que le trafic de drogues mais également le déboisement et la déforestation.
« Nous ne pouvons pas être partout, la région est gigantesque. C’est pourquoi nous avons besoin de l’intelligence et de la technologie pour concentrer nos ressources » a déclaré Marcelo de Carvalho Lopes, directeur du Système de Protection de l’Amazonie, baptisé Sipam.
Avec le Sipam, qui a été lancé en 2003 pour un coût de 1,4 milliards de dollars, les autorités luttent contre la déforestation, les feux de forêts et le trafic de drogues en analysant des images satellites et des photographies aériennes.
Des centaines de capteurs climatiques, des téléphones satellites et des connexions Internet sont installés sur les 5,2 millions de km² de forêt tropicale en Amazonie, soit une surface plus grande que celle couverte par l’Union Européenne.
« L’Etat avait besoin de plus de présence là-bas » a indiqué Marcelo de Carvalho Lopes.
Sur les murs d’une grande salle de conférence aux quartiers du Sipam à Brasilia, sont accrochées les dernières images des zones les plus affectées par la déforestation illégale, prises avec des appareils photos infrarouges des avions de l’Armée de l’Air.
Les images seront utilisées comme preuves dans des procès contre des centaines de déboiseurs illégaux.
Actuellement, seulement 8% de l’ensemble des sanctions et amendes contre la déforestation illégale sont perçues par le gouvernement, d’après le ministère de l’environnement.
Les images de haute résolution permettront également de voir les endroits où les déboiseurs prévoient de couper les arbres, donnant aux autorités une chance de prévenir la déforestation avant qu’elle ne se produise.
« Envoyer des individus à pied pour qu’ils prennent ces images coûte cher, prend du temps et est dangereux. Ces images sont une avancée importante » a déclaré Wougran Soares Galvao, Directeur des Opérations pour le Sipam.
D’ici la fin de l’année, le Brésil aura scanné 86% de l’Amazonie. Avec les images de haute-résolution, le Brésil pourra mieux faire appliquer la loi et devrait mieux réussir à protéger la forêt tropicale en Amazonie.
L’amélioration des contrôles de trafic aérien et une loi entrée en vigueur en 2004 qui permet à l’Armée de l’air d’abattre les avions suspects, ont permis de réduire le trafic de drogue aérien, d’après Ricardo Augusto Silverio dos Santos de l’agence des services secrets du Brésil, Abin.
Le problème est que les cartels trafiquant de la cocaïne pour la vendre au Brésil ou sur des marchés en Europe arrivent maintenant depuis la Colombie par bateau plutôt que par avion.
« Ils ont changé leur mode opératoire » a expliqué Ricardo Augusto Silverio dos Santos.
Le Sipam installe actuellement de nouveaux équipements de surveillance le long des grandes voies fluviales et préparent des opérations contre les réseaux de narcotiques.
Mais les ressources et la coordination qui rendent possible une intervention rapide sont encore insuffisantes.
Les taux de déforestation ont été divisés par deux depuis 2004 mais certaines zones de la taille de l’état du Connecticut aux Etats-Unis sont toujours déboisées chaque année.
« Nous n’avons pas les hommes, les véhicules ou même les routes pour faire ce qui doit être fait » a indiqué Marcelo de Carvalho Lopes.
http://www.actualites-news-environnement.com:80/18397-Bresil-foret-tropicale-Amazonie.html
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