La décision temporaire, prise vendredi par le ministre de l’agriculture Bruno Le Maire, d’interdire la culture du maïs transgénique de la firme Monsanto (MON810), suscitent de vives réactions au sein de la communauté scientifique et dans le monde politique. Certains saluent, d’autres critiquent cette décision prise afin de « protéger l’environnement »
Les écologistes, satisfaits, restent craintifs
L’interdiction temporaire de cultiver du maïs transgénique en France, publiée ce dimanche au Journal Officiel, a été saluée par les groupes écologistes, et notamment par José Bové, eurodéputé d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Dans un entretien accordé à l’AFP, il déclare être « satisfait, je le dis de façon très claire, que le gouvernement ait respecté ses engagements », avant d’ajouter que « le risque est écarté. Nous avons désormais la garantie qu’il n’y aura pas de culture de maïs OGM en 2012. C’est la quatrième année consécutive, c’est évidemment une bonne nouvelle ».
L’organisation écologiste Greenpeace a pour sa part qualifié la décision du gouvernement de « fragile et tardive ». L’organisation redoute en effet que des semis OGM aient déjà été plantés. « Depuis novembre et jusqu’à aujourd’hui, tout agriculteur désirant semer du maïs OGM en avait légalement le droit. Personne ne peut donc garantir que certains exploitants français favorables aux OGM n’aient profité de la période du début des semailles pour semer du maïs OGM ».
Une période de « longue hibernation » pour la recherche française
Marc Fellous, professeur de génétique humaine et président de l’association française des biotechnologies végétales (AFBV) a quant à lui déclaré que « notre pays s’engage ainsi dans la voie d’une longue hibernation de sa recherche alors que l’avenir annonce une explosion sans précédent d’innovations issues des biotechnologies végétales ».
D’après un sondage Ipsos, réalisé à la demande d’Initiatives Biotechnologies Végétales (IBV), 52% des français considèrent que la consommation d’organismes génétiquement modifiés (OGM) comporte des risques pour la santé humaine, 41% attestant qu’aucune preuve contraire n’a été avancée et 3% qu’elle ne comporte aucun risque.
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