L’être humain éprouvant de la gratitude envers la vie n’aura pas de difficulté à vivre le convivialisme. En toute circonstance il se voit et se reconnaît comme l’un des invités au Banquet de la Terre. Un privilège qu’il partage avec tous.

Il laisse à chacun la place qui lui revient de droit du fait qu’il existe, sachant qu’à tout moment un autre convive abusant de ses prérogatives peut l’en écarter. Respecter les règles du jeu lui tient à coeur, si bien qu’il sera sur ses gardes pour ne pas lui même limiter la liberté d’un autre convive. Le mantram : “Je suis unique, comme tout le monde” ne quitte pas son esprit.

L’être humain convivial voit chaque tranche de vie comme une opportunité, comme un cadeau à déguster et à partager. Par simple humanisme, il prend soin de ses voisins. Du fait qu’il est “aimable” il est aimé. Préoccupé par les besoins d’autrui, il est plus prompt à servir qu’à être servi. Il a autant de plaisir à donner qu’à recevoir. Il sait exprimer sa gratitude. Il est “bon public” mais se refuse à hurler avec les loups.

L’être humain convivial a beaucoup travaillé sur lui même et il continue, mais il peut aussi s’accepter tel qu’il est. Il est en recherche continue et aime rencontrer et découvrir les autres.

Il en sait suffisamment pour savoir qu’il ne sait pas grand chose. Ce qu’il sait il le partage et ce qu’il ignore il peut l’apprendre en laissant l’autre convive s’exprimer, même et surtout s’il est d’un avis, d’une opinion, d’une croyance, d’une religion, d’une culture différente. Il est doublement attentif à ce que dit ou tente d’exprimer un enfant, un marginal, un exclus, un handicapé ou un simple d’esprit. Il en arrive au constat que “la normalité est un ensemble harmonieux de toutes les tendances extrêmes” (Sigmund Freud).

Dans les différences qui se manifestent autour de lui, le citoyen convivial met l’accent sur les complémentarités. Il tente toujours d’apporter des solutions et refuse d’alimenter les conflits. Là ou règne l’ombre, il cherchera d’abord à éclairer la situation afin de la rendre plus légère. Pour lui, “Si aujourd’hui tout est possible, plus rien n’est certain“ (Vaclav Havel). Il accepte la responsabilité d’être en permanence créa(c)teur de sa vie et de son environnement.

La politique est pour lui, l’art de vivre ensemble et le moyen de rendre possible ce qui est nécessaire. En citoyen convivial il s’implique dans la société, se tient au courant, participe à des actions positives et solidaires et fait entendre sa voix.

L’équité et l’éthique sont inhérentes à son mode de vie.